RH

S’autoformer à l’ère du numérique!

Crédit : Orsys

J’espère que l’année 2022 tient petit à petit ses promesses. Pour qu’elle tienne davantage ses promesses sur le plan professionnel, j’aimerais exhorter les uns et les autres à la placer sous le signe de l’autoformation. Que nous soyons étudiants, primo demandeurs d’emploi, professionnels juniors, séniors ou managers…dans nos fonctions, la nécessité de se former est toujours présente.

Et la formation n’a jamais été autant ‘démocratisée’ que de nos jours. Comme le disait récemment une connaissance, « aujourd’hui nous n’avons aucune excuse de ne pas nous cultiver » et pour moi, la grande partie de la culture réside dans les formations, les lectures… Et le numérique nous offre des milliers d’opportunités pour ce faire.

Il s’avère nécessaire de se former pour plusieurs raisons. Aussi, existe-il plusieurs moyens d’autoformation. J’essaierai, dans cet article, de vous donner des ficelles, des ‘tips’ pour vous permettre de grandir en compétences grâce à une organisation personnelle.


Pourquoi s’autoformer ?

Primo, l’une des raisons de l’autoformation et qui vaut plus pour les jeunes diplômés et les primo demandeurs d’emploi est que les formations, reçues dans les universités publiques et privées dans nos pays, demeurent pour la plupart des formations générales, théoriques… Au lieu d’enseigner aux étudiants de manière pointue les techniques, les processus d’applications, les méthodes de travail de leurs domaines de formation afin de les aiguiser à être immédiatement ‘opérationnels’ dans un poste, on leur enseigne des matières qui selon moi n’auront aucune valeur ajoutée sur leur employabilité. Je me rappelle avoir cherché à donner des cours dans la filière RH dans une université privée à Lomé. Quand j’ai lu les programmes de cours des étudiants en master RH, j’ai dit au directeur des études que ces étudiants ne pourront ‘rien faire’ en entreprise avec un tel contenu. Il y a deux semaines, j’étais à une soutenance dans une université privée à Bangui, j’ai fait le même constat en jetant un coup d’œil aux programmes de formation des étudiants en licence RH. Des cours de mathématiques, économie générale, comptabilité générale, informatique appliquée…. Aucun cours sur le recrutement, la gestion de performance, le développement des compétences…

Nos formations universitaires loin d’être pointues, spécifiques, spécialisées demeurent encore des fourre-tout. Ainsi, les étudiants diplômés de ces formations sont-ils incapables de ‘travailler’ immédiatement ou ne savent pas ce qu’ils doivent faire une fois en entreprise. Je me rappelle toujours d’un jeune diplômé en marketing que je devais prendre en stage et qui a été incapable de me définir le marketing. Il est l’archétype de nombreux jeunes diplômés qui ont tous de beaux masters mais sont incapables de s’en servir dans le monde du travail.

L’autoformation permettra à ces étudiants d’affiner leurs connaissances et d’acquérir des compétences pointues dans leurs domaines à faire valoir une fois recrutés.

Secundo, le monde est en perpétuelle mutation : les technologies changent, les processus s’améliorent, les législations évoluent, l’environnement économique est très mouvant, de nouvelles méthodes de travail et de nouveaux concepts apparaissent, de nouvelles théories sortent, de nouvelles procédures sont mises en place… et ce à un rythme effréné.  Pour s’adapter à tous ces changements et être alertes aux nouvelles techniques de travail qu’ils entrainent et imposent, rien de mieux que de s’auto-former.

A part certaines grandes organisations qui ont de véritables politiques de développement des compétences de leurs talents, nombreux sont les employeurs qui rechignent à former leurs ressources humaines pour plusieurs raisons : absence de politique de formation, coûts des formations, manque de moyen et/ou de volonté, absence de perception de la valeur ajoutée des formations…Dans de telles organisations, les employés n’ont d’autres choix que de s’autoformer pour ‘être à la page’ et grandir en compétences.

Tertio, il faut se cultiver ; avoir des connaissances variées et multiples ne peut que nous permettre d’être ouverts sur le monde et ne pas seulement se cantonner à ce qu’on sait faire. Un proverbe de chez moi dit : « le savoir est un baobab qu’on ne peut pas étreindre avec ses bras ». Il faut toujours une remise en cause, ne rien prendre pour acquis car la certitude d’aujourd’hui peut devenir une hypothèse demain alors nous devons actualiser nos connaissances et apprendre continuellement.


Comment s’autoformer ?

Il y a quelques jours, je lisais sur LinkedIn cette phrase de Adama Sadou TAMBOURA : « Le savoir n’a jamais été aussi accessible qu’il l’est de nos jours avec la révolution numérique. Paradoxalement, les jeunes n’ont jamais été aussi négligents par rapport à la recherche du savoir. Chers jeunes, profitons des possibilités offertes par le numérique pour nous former et nous auto-former ».  J’ai aimé cette affirmation qui cadre parfaitement avec ma vision de l’autoformation par le numérique. Il a pleinement raison ; aujourd’hui nous avons des millions de possibilités de nous former et ce gratuitement avec le numérique. Nous utilisons quotidiennement des outils connectés (laptop, tablette, smartphone…) et nous pouvons facilement nous en servir pour nous auto-former.

L’avantage de ce type de formation est que nous nous formons quand nous voulons, à notre rythme sans aucune contrainte de temps, où nous voulons (même en étant sur son lit) et nous nous formons autant que nous voulons grâce à la pléiade de thèmes et de possibilités de formations qui s’offrent à nous. La formation n’a jamais été aussi accessible, c’est indéniable. Malheureusement, rares sont ceux qui en profitent réellement car ils préfèrent plutôt le divertissement qu’offre le numérique. Certains ne le font pas parce qu’elles n’ont peut-être pas les bonnes informations. Les voici donc !

LinkedIn : Pour moi, LinkedIn, le plus important et l’unique réseau social professionnel demeure un grand moyen d’autoformation avec le numérique. En tant que professionnel, on ne peut pas avoir mieux. Ceci pour trois raisons : d’abord, LinkedIn dispose d’un module Learning, qui propose des milliers de cours sous format MOOC qu’on peut suivre pour acquérir des compétences. Pour accéder à ce module, il faut être membre Premium de LinkedIn c’est-à-dire payer environ 20 000 FCFA par mois. Il faut noter que la qualité de membre Premium offre d’autres avantages sur le site. Ensuite sur LinkedIn, il y a des groupes thématiques par fonction, métier ou domaine de compétence. Généralement ces groupes regorgent de professionnels expérimentés qui discutent de sujets intéressant leurs métiers; être membre de ces groupes permet d’apprendre au jour le jour. Enfin, les différents posts de LinkedIn suscitent des débats avec des démonstrations et explications qui renforcent nos savoirs.

MOOC : c’est un anglicisme anglais ‘Massive Online Open Courses’ qui signifie ‘cours en ligne ouverts à un grand nombre’. Ce sont des cours que proposent des sites ou des organismes spécialisés dans la formation en ligne. Il y en a des millions avec des thématiques les unes aussi variées que les autres que vous pouvez suivre à votre rythme. Certains sont gratuits et délivrent à la fin un certificat de réussite. Les MOOC sont très intéressants et vous y apprenez beaucoup de choses. Pour les suivre, connectez-vous sur :

Udacity

Edx

Saylor Academy                  

Coursera   

Udemy  

France Université Numérique

Class Central

OpenClassrooms

EDulib

Future Learn

Unow

Alison

UNICEF

OMS

Banque Mondiale

FMI

HAVARD

OIF  

Google

Webinaires : ce sont des communications ou des séminaires ponctuels en ligne animés par des spécialistes sur des thèmes donnés. Souvent proposés par des entreprises spécialisées, ils sont parfois gratuits et vous avez la possibilité de poser des questions à l’animateur qui vous répond. Pour les suivre, il faut préalablement s’inscrire et avoir le lien de l’évènement sur lequel se connecter le jour j. Parfois, vous pouvez revoir la rediffusion si vous n’avez pas pu le suivre en direct.

YouTube : il n’y a pas que de la musique sur YouTube ; c’est également un grand site regorgeant de vidéos de formations sur diverses thématiques professionnelles et qui vous donnent des informations pertinentes sur tel ou tel sujet. Il suffit juste d’écrire ce qu’on l’on cherche dans la barre de recherche et les propositions de vidéos s’affichent.

Sites et blogs spécialisés : il existe une pléthore de sites et blogs spécialisés sur lesquels on retrouve des articles écrits par des chevronnés de la matière qui sont de véritables mines de connaissances à exploiter.

Certifications : de nos jours, il existe des certifications reconnues dans presque tous les métiers qui ajoutent une certaine plus-value au profil de leurs détenteurs. La plupart de ces certifications sont payantes et accessibles en ligne. Cependant, il existe en ligne des cours gratuits préparant à ces certifications.

Applications : on a aujourd’hui des applications qu’on peut installer sur nos smartphones qui nous permettent d’apprendre l’anglais, la grammaire, la conjugaison et d’autres matières spécialisées.

Livres : plusieurs sites offrent la possibilité de consulter des livres ou de les télécharger gratuitement. Je vous donne la liste de quelques-uns :

Archive

Z Library

Bibliothèque des NU

Livrebookpdf

Wlebooks

The Doc Study

Livre 2

PDFdrive

Ebook gratuit

Google : la puissance de ce moteur de recherche n’est plus à démontrer ; il suffit juste de lui dire ce que l’on cherche pour qu’il vous sorte des millions de ressources. Google peut vous permettre de trouver tout ce que j’ai mentionné plus haut. L’utiliser dans son autoformation ne pourra être que bénéfique.


Mon expérience de l’autoformation

Je suis un grand passionné de l’apprentissage et de l’autoformation. Je peux me targuer d’avoir des certificats de plusieurs MOOC sur des thèmes RH et humanitaire, mes deux domaines de compétence. Si le MOOC offre la possibilité de transcription, je le copie sur un fichier Word que je garde dans un coin de mon PC pour revenir lire si je veux comprendre quelque chose qui m’échappe. Ce qui fait que j’ai les formats transcrits de la plupart des MOOC que j’ai suivis.

Je ne peux pas dire le nombre de webinaires que j’ai écumé surtout par ces temps de covid même sur des sujets qui me sont a priori familiers et dont j’ai une petite connaissance. Ceci pour apprendre et les comprendre davantage, voir d’autres facettes de la chose et ainsi renforcer mes compétences dans le domaine. Il suffit que ce soit RH alors j’y vais et si je n’ai pas eu le temps de les suivre en direct, je me pose et je revois les replays, toujours avec mon bloc-notes à côté.

J’ai également plusieurs articles sur des sujets qui m’intéressent. Parfois, n’ayant pas le temps de les lire immédiatement sur le site ou le blog, je les copie pour les lire plus tard. J’avoue que je ne les lis pas tous ; cependant, je sais que j’ai un article sur tel sujet et le jour où j’aurai besoin de mieux comprendre quelque chose inhérent, je vais le lire.

Je dispose également d’une bibliothèque numérique de plusieurs centaines de livres sur des thématiques RH, management, développement professionnel et personnel…

Parfois on me pose certaines questions dont je n’ai pas toujours les réponses. Je feins d’être occupé et je dis à la personne que je lui répondrai plus tard. J’effectue ensuite des recherches dans mes divers documents et je reviens donner la réponse à la personne qui me remercie beaucoup pour mon aide 🙂

Je suis disposé à partager, avec ceux qui le désirent, les ressources issues de mes formations, mes lectures et ma bibliothèque numérique. Faites-moi juste la demande et on conviendra d’un canal par lequel vous le faire parvenir.

Aujourd’hui le numérique offre des milliers de possibilités d’apprentissage. Si vous ne savez pas préparer adémè dessi* et que vous ‘demandez’ à internet, vous trouverez des blogs, des vidéos…qui vous guideront pour que vous fassiez une bonne sauce d’adémè. Il en est de même pour tous les domaines de compétences ou tous les métiers. Alors étudiants et professionnels, au lieu de consacrer votre temps et votre argent à la drague sur Facebook au côté ‘ludique’ du numérique avec toutes les futilités que cela renferme, profitez chaque jour des possibilités qu’offre le numérique pour vous autoformer car « le savoir c’est le pouvoir ».

*Adémè déssi : sauce d’adémè, une sauce légume togolaise

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